Bouturer : quelles plantes ne se bouturent pas ? Découvrez la liste complète

20 décembre 2025

Femme examinant une plante en intérieur dans la cuisine

Une bouture, c’est une promesse. Celle de voir renaître une plante, entière et vigoureuse, à partir d’un simple fragment. Pourtant, la nature ne joue pas toujours le jeu : certaines espèces, malgré tous les soins et astuces, refusent catégoriquement de céder à la tentation du sécateur. Parmi elles, des stars de nos jardins et balcons, réputées pour leur robustesse ou leur facilité d’entretien, font la sourde oreille face à la multiplication végétative.

Des familles entières restent hors de portée des boutures. Orchidées, conifères, palmiers, certaines graminées : autant d’exemples qui forcent le jardinier à revoir ses plans, à explorer d’autres chemins pour multiplier ses protégées. Les professionnels, eux, connaissent ces exceptions sur le bout des doigts, et dressent la liste, précise, de ces cas à part qui échappent aux règles habituelles du jardinage.

Bouturage : pourquoi certaines plantes résistent à la multiplication ?

Impossible de forcer la main à certaines plantes : leur biologie décide. Tout se joue dans l’organisation interne, la présence (ou non) de cellules capables de se transformer en racines, la façon dont la tige transporte la sève, la capacité à cicatriser. Chez les graminées, les palmiers, les conifères, la structure même de la plante ferme la porte à toute tentative : la tige n’abrite pas les réserves ni les points de croissance indispensables à la reprise.

Même les hormones de bouturage, si puissantes soient-elles, n’y changent rien. Prenez les orchidées : leur méthode, c’est la division, pas la coupe d’une tige ou d’une feuille. Si on tente la bouture, rien ne se passe, sinon la lente décomposition du fragment prélevé.

Chez certaines succulentes, la multiplication fonctionne à merveille. D’autres, comme quelques aloès ou euphorbes, restent imperméables à la coupe : la sève, le latex, la densité des tissus empêchent toute apparition de racines. La coupure reste une blessure, jamais un point de départ.

Il faut aussi compter avec les arbres, quelques fruitiers, certains cactus, et les fougères. Ces dernières, par exemple, misent sur les spores pour se reproduire, la bouture classique n’a aucune chance. La technique doit s’adapter. Sinon, la bouture se dessèche, puis meurt, sans rien donner de neuf.

Plantes impossibles à bouturer : la liste complète à connaître

Voici sans détour les familles de plantes qui résistent à la coupe et refusent la multiplication par bouture. Que l’on jardine en intérieur ou dehors, il faut connaître ces espèces pour éviter déceptions et essais inutiles.

  • Graminées ornementales : miscanthus, pennisetum, fétuques. Leur organisation interne ne permet pas à une simple section de tige ou de feuille de donner naissance à de nouvelles racines.
  • Palmiers : chamaerops, phoenix, trachycarpus. Toute la croissance part d’un unique point central, ce qui rend la coupe vaine.
  • Fougères : nephrolepis, adiantum, dryopteris. Chez elles, la reproduction se fait par spores ou division de touffe, jamais par bouture traditionnelle.
  • Orchidées épiphytes : phalaenopsis, cattleya. Les racines aériennes et la physiologie excluent toute chance de reprise via un fragment de tige.
  • Certains cactus et succulentes : euphorbia obesa, aloe polyphylla. Ces cas-là défient la réputation des succulentes faciles à bouturer : ni feuille ni tige ne prend racine.
  • Conifères : pin, cèdre, sapin. Même en misant sur les hormones, les tentatives de boutures ligneuses se soldent en général par un échec.

On pourrait ajouter à cette liste quelques arbustes méditerranéens, comme le jasmin étoilé (trachelospermum), l’oranger du Mexique (choisya), ou le laurier-rose. Malgré les conseils qui circulent, leur physiologie et la circulation de la sève condamnent presque toutes les tentatives, même sur bois semi-ligneux.

Et du côté des plantes d’intérieur ? Certaines lianes, comme le pothos, se bouturent sans difficulté. Mais d’autres, bien plus exigeantes, ne donneront jamais de nouvelles racines dans l’eau ou le terreau. Mieux vaut les identifier pour ne pas multiplier les essais vains… et les déceptions.

Comprendre les limites du bouturage pour mieux choisir ses plantes

Le bouturage fascine par sa simplicité apparente. Pourtant, chaque espèce a ses propres lois, dictées par sa structure et son fonctionnement. Chez la plupart des plantes grasses et des succulentes, la réserve d’eau et de nutriments dans les tissus donne à la bouture toutes ses chances : même coupée net, elle relance la machine et produit de nouvelles racines.

A l’inverse, certaines plantes, comme beaucoup de cactus sphériques ou la majorité des palmiers, ne laissent aucune marge de manœuvre. Leur croissance s’organise autour d’un point unique. Prélever une bouture revient alors à condamner le fragment, qui ne pourra jamais donner une plante entière. La circulation interne, la présence ou non de méristèmes, la façon dont la sève irrigue la tige, tout cela conditionne la réussite.

C’est pour cette raison que les tentatives échouent si souvent avec les graminées, les fougères, certains conifères, ou encore des plantes d’intérieur pourtant réputées solides. Savoir comment fonctionne la plante, c’est éviter de couper à l’aveugle.

Avant de se lancer, il faut toujours regarder la plante de près : tige ligneuse, feuille épaisse, rhizome, stolon… Chaque structure ouvre, ou ferme, des perspectives différentes. Quelques repères simples permettent d’éviter les découragements et de concentrer ses efforts sur les espèces vraiment adaptées à la multiplication par bouture.

Homme âgé taillant un arbuste dans le jardin

Quelles alternatives pour multiplier les espèces récalcitrantes ?

Quand la coupe ne donne rien, il reste d’autres solutions, éprouvées et fiables. Plusieurs techniques de multiplication permettent de contourner l’impasse du bouturage classique. Pour les vivaces à souche, rhizome ou bulbe, la division reste la méthode la plus directe et la plus efficace. On prélève un morceau avec ses racines, on replante, et la magie opère, sur hostas, pivoines herbacées, iris ou graminées, par exemple.

Pour les plantes ligneuses ou grimpantes qui résistent à la bouture, le marcottage offre une autre voie. Le jasmin étoilé, le lierre, le laurier-rose y répondent bien : il suffit de coucher une tige incisée au contact du sol, elle développe alors des racines sur la blessure, puis on la sépare du pied mère. Pour les sujets plus imposants, le marcottage aérien, qui consiste à envelopper une portion de tige dans de la mousse humide maintenue sous plastique, donne de bons résultats.

Le semis, quant à lui, s’impose pour les palmiers, fougères, arbres, arbustes et toutes les plantes à reproduction sexuée obligatoire. Ce mode de multiplication réclame patience et précision, mais il est parfois l’unique option. Enfin, le greffage s’adresse aux fruitiers, rosiers ou certains cactus, pour allier vigueur et qualités spécifiques.

Voici les principales méthodes à envisager selon les cas :

  • Division, à réserver aux vivaces dotées d’une souche ou d’un rhizome
  • Marcottages (classique ou aérien) pour les ligneuses et les grimpantes difficiles
  • Semis, incontournable pour les espèces se reproduisant uniquement par graines ou spores
  • Greffage, utile pour les fruitiers, rosiers, cactus particuliers

Choisir la bonne méthode, c’est adapter ses gestes à la nature de la plante, à son rythme de croissance, à la saison. Ouvrir la porte à d’autres techniques, c’est multiplier ses chances, même avec les végétaux les plus récalcitrants. Au jardin comme à l’intérieur, la patience et la connaissance font germer de nouvelles réussites, parfois là où on ne les attendait plus.

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